1) Prendre en charge sa vie sexuelle (maitrise de la procréation)
2) Devenir homme ou femme (de l'embryogenèse à la puberté)
3) Vivre sa sexualité (comportement sexuel et plaisir)
La « théorie du Genre »
Elle est traitée dans la partie 2 « Devenir homme ou femme » (sans que la terminologie soit employée). Le raisonnement est le suivant :
- il existe une origine commune pendant l'embryogenèse des appareils génitaux qui, à terme, seront différents,
- sous l'influence hormonale, ces appareils génitaux se différencient, mais en cas d'anomalie chromosomique et donc hormonale cette différenciation n'a pas lieu,
- le sexe phénotypique définitif se met en place à la puberté,
- il faut donc distinguer sexe chromosomique, sexe gonadique, sexe phénotypique et donc identité sexuelle et orientation sexuelle.
Les anomalies chromosomiques, amplement développées, servent à montrer a contrario qu'il n'y a pas d'homogénéité entre les sexes chromosomiques, gonadiques et phénotypiques. Les cas particuliers justifient ici le général.
On est ici plus proche du pré-programme tel qu'il a été soumis à la consultation des enseignants en mai 2010 (http://artic.ac-besancon.fr/svt/inf_pro/progra/prog.htm).
Vivre sa sexualité
"Sans chercher à laisser croire que les relations entre sexualité et plaisir ne s'expriment qu'en termes scientifiques, on montre qu'une composante biologique existe."
On aurait aimé que cet objectif du programme soit respecté (http://media.education.gouv.fr/file/special_9/21/5/sciences_155215.pdf).
Les deux livres développent, eux, le parallèle suivant : plus un mammifère est développé (hominoïde, c'est-à-dire singe ou homme, par rapport aux autres mammifères), plus sa sexualité est fondée sur un comportement érotique et moins sur un comportement reproductif.
Un parallèle analogue est employé pour montrer que les mammifères les moins développés sont sous l'influence des hormones et des phéromones sexuelles alors que les hominoïdes sont soumis aux « circuits de récompenses ». Ceux-ci tendent à faire reproduire un comportement qui a été suivi de plaisir.
L'homme n'est pas distingué des autres primates dans son comportement sexuel. Il est dans les deux livres étudié en référence à un singe, le bonobo, pour conclure que les comportements sont très proches.
Le seul « motif » de la sexualité de l'homme est le plaisir. Aucune notion de relation entre deux personnes, aucune notion d'amour, encore moins d'engagement. Le comportement de reproduction est spécifié comme étant celui des mammifères non hominoïdes, donc moins développés.
Il s'agit d'une sexalité scientiste et mécaniciste où la relation à l'autre et ce qu'elle implique sont complètement absentes.
La maîtrise de la procréation
La transmission de la vie faisant partie des « acquis », elle n'est pas abordée à nouveau. Par contre, les méthodes contraceptives sont largement revues : contraceptions hormonale au long cours, d'urgence, pilule abortive, IVG…, le tout présenté dans une continuité logique dans les deux livres : l'IVG est l'étape ultime du processus contraceptif. Ceci illustre les difficultés rencontrées par les campagnes actuelles en la matière. Il n'y a rien sur les méthodes naturelles.
Les IST et les problèmes de stérilité qui en découlent sont présentés de façon complète.
Quoi que de façon plus ou moins insistante, les manuels font de la PMA la réponse unique et immédiate à l'infécondité.
Au final, ces deux livres donnent une vision de la sexualité technique où le corps est réduit à sa dimension matérielle. C'est une sexualité qui est décrite comme proche de celle de l'animal, dans une continuité de comportement et avec une absence de sens. La finalité de la sexualité est clairement le plaisir personnel, quel que soit (ou ne soit pas) le partenaire, avec un habillage scientifique de la notion de plaisir. La procréation est totalement dissociée de la sexualité et donne lieu à un arsenal non pas de maitrise mais de négation de la fonction de procréation.
Ce programme s'adresse à des jeunes de 15-16 ans et offre un panorama de la sexualité morbide (IST) et mortifère (contraception et contragestion) sans aucune ouverture vers la relation, l'amour de l'autre, le don de soi et l'ouverture à la vie.
Une espèce de fausse liberté invite à choisir son « orientation sexuelle » à un âge où les repères structurants manquent déjà, particulièrement dans le domaine de la sexualité. La porte ouverte au « Gender » dans ce programme laisse augurer de dérives encore à venir. L'analyse des manuels montre enfin comment un ensemble de postulats pourtant très débattus se voit conférer, à travers l'utilisation de son argumentation, un statut scientifique.
La diffusion de ces schémas apparaît d'autant plus facilitée que la vision de la sexualité est erronée. Il y a là un levier d'action à ne pas négliger qui rejoint les préocupations des AFC en matière d'éducation affective et sexuelle.
Zbeub zbeub